Beaucoup d’entreprises se posent la même question avant d’externaliser une activité : comment calculer le ROI de l’externalisation ? En clair, est-ce que déléguer une fonction à un prestataire externe va réellement générer des économies et créer de la valeur, ou simplement déplacer les coûts ?
La réponse n’est pas toujours évidente. Car si l’externalisation peut réduire les dépenses directes jusqu’à 40 % (source : Deloitte, 2024), elle peut aussi avoir des effets cachés : coûts de transition, gestion de la qualité, suivi des prestataires. Pour prendre une bonne décision, il faut donc s’appuyer sur un modèle clair permettant de mesurer le retour sur investissement (ROI).
Dans cet article, nous allons expliquer comment calculer le ROI de l’externalisation, quels indicateurs suivre, et présenter des cas d’usage concrets. Objectif : donner aux dirigeants, DAF et DRH une méthode simple et pratique pour évaluer si l’externalisation est rentable selon leurs objectifs.
Comment calculer le ROI de l’externalisation ?
Le ROI (Return on Investment) se calcule avec une formule simple :
ROI = (Bénéfices obtenus – Coûts totaux) ÷ Coûts totaux x 100
Concrètement, il faut comparer les économies réalisées et la valeur créée grâce à l’externalisation, aux coûts engagés pour la mettre en place.
Les principaux éléments à prendre en compte :
Coûts internes évités : salaires, charges sociales, gestion RH.
Coûts d’externalisation : facturation du prestataire, frais de transition.
Bénéfices qualitatifs : rapidité, qualité, expertise, flexibilité.
Coûts cachés : gestion du contrat, suivi qualité, risques éventuels.
💡 Exemple : Une PME externalise son support client. Elle économise 200 000 € de charges internes par an. Le prestataire lui coûte 120 000 €, avec 10 000 € de frais de transition. Le gain net est de 70 000 €, soit un ROI de 50 %.
Quels indicateurs suivre pour mesurer le ROI ?
Pour mesurer efficacement le ROI de l’externalisation, il faut combiner des indicateurs financiers et des indicateurs de performance opérationnelle.
Indicateurs financiers :
Économies réalisées (réduction des coûts fixes).
Évolution de la marge opérationnelle.
Comparaison coût interne vs coût externalisé.
Indicateurs opérationnels :
Niveau de satisfaction client (NPS, CSAT).
Délai de traitement des demandes.
Taux d’erreur ou de non-conformité.
Capacité d’absorption des pics d’activité.
💡 Exemple concret : Selon un rapport de Gartner (2023), les entreprises ayant externalisé leur IT ont constaté une réduction moyenne de 30 % des coûts et une amélioration de 25 % de la rapidité d’exécution.
Quels modèles utiliser pour évaluer la rentabilité ?
Il existe plusieurs modèles pour évaluer la rentabilité d’une externalisation. Le choix dépend de vos priorités : économies, qualité, ou innovation.
1. Modèle orienté coûts
On compare uniquement les coûts internes vs coûts externalisés. Simple, mais il ne prend pas en compte les gains qualitatifs.
2. Modèle orienté valeur ajoutée
On inclut la qualité, la flexibilité, la satisfaction client et la rapidité. Plus complet, mais plus complexe à mesurer.
3. Modèle hybride
On combine coûts directs + bénéfices qualitatifs avec des indicateurs pondérés. C’est le modèle le plus utilisé dans les grandes entreprises.
💡 Exemple : Une société pharmaceutique a utilisé le modèle hybride pour évaluer son externalisation R&D. Résultat : un ROI de 35 %, avec en plus une accélération de la mise sur le marché de ses produits.
Cas d’usage : ROI de l’externalisation dans différents secteurs
Support client
Une scale-up française externalise son service client au Maroc.
Réduction des coûts : –40 %.
Amélioration du temps de réponse : +30 %.
ROI mesuré la première année : 55 %.
IT et développement logiciel
Une banque externalise une partie de son développement en Inde.
Réduction des coûts : –50 %.
Équipe disponible 24/7 grâce au décalage horaire.
ROI sur 3 ans : 70 %, malgré un investissement initial élevé.
Comptabilité & paie
Une PME externalise sa paie à un prestataire spécialisé.
Suppression des erreurs de conformité.
Gain de temps administratif : –60 %.
ROI sur 2 ans : 40 %.
Calculer le ROI de l’externalisation est indispensable pour prendre une décision éclairée. La clé est d’aller au-delà des coûts directs et d’intégrer les bénéfices qualitatifs : rapidité, expertise, satisfaction client et flexibilité.
En moyenne, les entreprises constatent un ROI de 30 à 60 % selon les fonctions externalisées. Mais pour obtenir ce résultat, il est essentiel de choisir le bon modèle (coût, valeur ou hybride), de définir des indicateurs précis et de suivre régulièrement la performance.
👉 Si vous envisagez d’externaliser une activité, commencez par simuler le ROI avec vos données internes. Vous saurez rapidement si cette décision est rentable… et surtout, dans quel délai.