Comment créer plus d’emplois pour les jeunes en Afrique alors que la population active croît à une vitesse sans précédent ? C’est l’une des questions les plus pressantes pour les gouvernements, les entreprises et les organisations internationales. En effet, l’Afrique comptera plus de 830 millions de jeunes sur le marché du travail d’ici 2050 selon la Banque mondiale.
Cette croissance démographique représente à la fois une opportunité et un défi colossal : si elle est bien gérée, elle peut transformer le continent en moteur économique mondial ; si elle échoue, elle risque de renforcer chômage, migration et inégalités.
Le concept de Scaling African Youth Employment ( Accroître l’emploi des jeunes en Afrique ) vise à passer de programmes isolés à des stratégies massives, combinant formation, digitalisation et partenariats public-privé.
Dans cet article, nous allons répondre aux questions les plus fréquentes : qu’est-ce que cela signifie concrètement ? Quels secteurs créent le plus d’emplois ? Quels outils existent déjà ? Et surtout, comment les talents africains peuvent-ils accéder à des opportunités locales et internationales ?
Qu’est-ce que “Scaling African Youth Employment” ?
Accroître l’emploi des jeunes en Afrique signifie mettre en place des solutions qui permettent de créer des millions d’emplois de manière rapide et durable pour les jeunes africains. L’idée n’est pas de multiplier de petites initiatives, mais de bâtir des programmes capables de toucher des centaines de milliers de bénéficiaires chaque année.
Concrètement, cela passe par :
- La digitalisation des programmes de formation et d’accompagnement.
- Le partenariat avec des entreprises mondiales pour ouvrir l’accès à des emplois à distance.
- Le soutien à l’entrepreneuriat local, moteur de 80 % des emplois en Afrique (source : Banque Africaine de Développement).
Selon l’Organisation Internationale du Travail (OIT), il faudrait créer 25 millions d’emplois par an en Afrique pour absorber les nouveaux entrants sur le marché du travail d’ici 2030.
Pourquoi l’emploi des jeunes est-il crucial pour l’Afrique ?
Parce que la jeunesse est la plus grande ressource du continent. Aujourd’hui, 60 % de la population africaine a moins de 25 ans (ONU, 2024). Si cette énergie est bien canalisée, elle peut devenir un atout compétitif majeur.
Les enjeux principaux sont :
- Réduire le chômage : actuellement, le taux de chômage des jeunes dépasse 13 % en moyenne mais atteint plus de 30 % dans certains pays.
- Éviter le brain drain : chaque année, plus de 70 000 diplômés africains quittent leur pays faute de perspectives locales.
- Stimuler la croissance : selon McKinsey, une Afrique pleinement employée pourrait contribuer à un quart de la croissance mondiale d’ici 2040.
En clair : l’avenir de l’Afrique et sa stabilité économique passent par l’emploi des jeunes.
Quels secteurs créent le plus d’emplois pour les jeunes africains ?
Plusieurs secteurs sont identifiés comme prioritaires :
1. Le numérique et le travail à distance
- Les plateformes de freelancing et l’outsourcing offrent déjà des opportunités à des milliers de jeunes.
- Selon l’IFC, le marché des freelances en Afrique pourrait atteindre 300 milliards de dollars d’ici 2030.
2. L’agriculture modernisée
- L’agriculture reste le premier employeur du continent (55 % des emplois).
- Mais les technologies agricoles (agri-tech, drones, irrigation intelligente) créent de nouvelles carrières plus qualifiées.
3. Les énergies renouvelables
- L’Afrique est en train de devenir un hub pour le solaire et l’éolien.
- Ce secteur pourrait générer 4 millions d’emplois verts d’ici 2030 (IRENA, 2023).
4. La santé et l’éducation
- La croissance démographique implique un besoin massif de médecins, infirmiers et enseignants.
- La digitalisation de ces services (télémédecine, e-learning) ouvre des opportunités supplémentaires.
Comment la digitalisation aide-t-elle à scaler l’emploi ?
La digitalisation est un accélérateur clé pour passer à l’échelle. Avec plus de 570 millions d’utilisateurs d’Internet en Afrique (Statista, 2024), les plateformes en ligne deviennent des outils puissants pour connecter les jeunes aux opportunités.
Exemples concrets :
- Plateformes de matching de talents (comme Breedj, Andela, Talenteum) reliant les entreprises internationales aux travailleurs africains qualifiés.
- Bootcamps en ligne pour former rapidement aux compétences numériques (développement web, data science, marketing digital).
- Outils IA permettant d’optimiser la recherche d’emploi, la rédaction de CV et l’orientation professionnelle.
Grâce à ces innovations, un jeune d’Abidjan peut travailler pour une startup à Paris ou San Francisco sans quitter son pays.
Quels sont les obstacles à surmonter ?
Même si le potentiel est immense, plusieurs freins subsistent :
- Infrastructures limitées : encore 40 % des Africains n’ont pas accès à Internet (GSMA, 2024).
- Manque de financement : moins de 5 % du capital-risque mondial est investi en Afrique.
- Inadéquation des compétences : près de 50 % des employeurs déclarent ne pas trouver les profils adaptés localement.
- Cadre légal : la reconnaissance du travail à distance et du freelancing reste limitée dans certains pays.
Ces défis montrent que scaler l’emploi nécessite une approche intégrée : politique publique, secteur privé et innovation technologique.
Quelles initiatives concrètes existent déjà ?
Plusieurs programmes sont déjà en place :
- Mastercard Foundation – Young Africa Works : vise à créer 30 millions d’emplois d’ici 2030.
- Andela : a déjà placé plus de 4 000 développeurs africains auprès d’entreprises mondiales.
- Breedj.com : propose une marketplace de talents avec portage salarial, permettant aux entreprises de recruter facilement en Afrique.
- Business Africa : fédère les organisations patronales africaines pour promouvoir l’emploi et la formation.
Ces initiatives montrent qu’il est possible de créer un effet de levier à grande échelle.
Scaling African Youth Employment n’est pas une option, mais une nécessité. Avec une population jeune en pleine expansion et un marché mondial en quête de main-d’œuvre qualifiée, l’Afrique a une carte majeure à jouer. Les secteurs clés comme le numérique, l’agriculture modernisée, les énergies vertes et la santé sont déjà porteurs de millions d’emplois potentiels.
Pour réussir, il faudra investir massivement dans la formation, les infrastructures numériques et les partenariats public-privé. Les plateformes de talents comme Breedj montrent qu’il est possible de connecter la jeunesse africaine aux opportunités mondiales tout en créant de l’impact local.
La question n’est plus de savoir si l’Afrique peut employer sa jeunesse, mais comment accélérer le passage à l’échelle. Et la réponse passe par l’innovation, la coopération et une vision ambitieuse.
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